Pour de nombreuses personnes, rester détendu en jouant semble difficile, voir impossible.
Nombreux sont ceux qui me demandent comment y parvenir.
En effet, jouer d’un instrument peut provoquer chez le musicien des tensions qui vont altérer la qualité de son jeu.
Confronté à ce problème, il est utile de déterminer les causes de ces tensions.
Si une position mal adaptée peut générer une contraction involontaire des muscles mis à contribution, la plupart du temps, l’origine du problème est d’ordre psychologique.
La concentration nécessaire pour jouer provoque fréquemment des contractures musculaires et ce phénomène aura tendance à s’amplifier lorsque les conditions et l’environnement seront inhabituels.
Je veux parler du fait de jouer en public ou de participer à une séance d’enregistrement par exemple.
Dans ce type de circonstances, l’enjeu réel ou supposé représenté par la prestation pourra engendrer un stress qui se traduira souvent par une difficulté à rester détendu.
Si ce genre de réaction est tout à fait naturel, il est possible de s’en libérer ou du moins d’en atténuer les effets.
Une première stratégie peut consister à relativiser la gravité de la situation.
Après tout, il ne s’agit que de musique et s’il nous tient à cœur d’exécuter au mieux ce que nous jouons, il faut garder à l’esprit que rien d’irréparable n’aura lieu parce que nous aurons commis une erreur.
D’autre part, n’oublions pas que lors d’un concert par exemple, le public est bienveillant et n’attache aucune importance à de petits détails qui pour nous semblent des catastrophes
Le public est notre allié.
Au cours d’une séance d’enregistrement, l’allumage de la lampe rouge suffit souvent à provoquer un stress tout à fait irrationnel chez le musicien.
Se rappeler qu’en cas de défaillance il sera toujours possible de recommencer devrait suffire à dédramatiser la situation.
Le caractère inhabituel d’une situation peut provoquer un sentiment de vulnérabilité et je ne saurais trop vous recommander de multiplier les expériences de jeu en groupe comme des jams en compagnie de musiciens que vous ne connaissez pas ou peu.
Avec un peu de temps, cela deviendra naturel et vous pourrez profiter pleinement de ces moments conviviaux.
Si l’aspect psychologique du problème est important, il est néanmoins possible d’atténuer les tensions par un travail technique préalable qui tiendra compte de ce paramètre.
Il est souvent bénéfique d’aborder une séance de travail personnel sur l’instrument sous l’angle de la décontraction.
Demandez vous si vous ne serrez pas le manche de façon excessive ?
Essayez de réduire au maximum la pression exercée sur les cordes.
Idem en ce qui concerne le médiator, il ne faut pas le serrer au delà de ce qui est nécessaire pour ne pas le perdre.
Il est possible lorsque l’on joue sur une guitare acoustique d’obtenir un volume sonore satisfaisant sans pour autant appliquer trop de pression sur le médiator.
Sur une guitare électrique, le travail se fera dans le même esprit. Veillez à limiter la pression des deux mains. Relâchez les muscles des bras et des épaules.
Respirez !
La respiration est un autre aspect important à considérer lorsque vous travaillez l’instrument.
Prenez l’habitude de vous observer lorsque vous jouez et veillez à conserver une respiration lente et régulière.
Au début, cela vous demandera un effort d’attention, mais par la suite, vous respirerez de manière adaptée sans même vous en rendre compte.
Il faut un peu de temps pour arriver à canaliser le stress et à s’en affranchir, mais ce n’est jamais insurmontable et ces petits conseils vous aiderons, je l’espère à profiter de vos moments musicaux avec encore plus de plaisir.
Crédit photo : Priscilla Du Preez sur Unsplash.